La Havane
31 oct/04 nov 2007
15 & 20/21 nov 2007
pour les photos c'est par là ...
31 octobre 2007. Arrivée à Cuba plus de 15 heures après être partie de Baziège... Récupération des bagages plutôt épique, petit passage au bureau de change, et me voilà dans le taxi destination la casa particular de Carlos & Viviane située dans le Centro Habana. En chemin passage devant la place de la révolution et l'immense portrait du Che, puis le Malecon... pas de doute, je suis bien à la Havane! Luc arrive le lendemain. Dès le premier matin je pars à la découverte du Centro Habana, de Habana Vieja et du Malecon. Des surprises à tous les coins de rue, des gamins qui jouent, des vieux qui discutent devant leur porte, des gens qui s'appellent depuis la rue (pas d'interphone...), des vieilles voitures, des petits marchés de légumes et de viandes, de la musique, des visages chaleureux, des sourires... Les rues et les façades délabrées de Centro Habana font écho aux jolies ruelles et bâtiments fraîchement repeints de Habana Vieja... N'est pas classé au patrimoine mondial de l'Unesco qui veut! On découvre la gentillesse des cubains, le zèle des policiers (qui arrêtent un taxi rien que pour nous, alors qu'on ne faisait que leur demander notre chemin!), les mojitos cubains (qui sont dans chaque bar "el mejor de Cuba"), les moros y christianos, et que les prix sont les mêmes partout (les bons côtés du communisme...). On découvre surtout que les cubains et les touristes vivent en parallèle, même sans faire un voyage "all inclusive" à Varadero. Deux compagnies de bus, l'une pour les cubains qui payent en pesos (Astro) et une autre pour les touristes (et le cubains nantis...espèce rare) qui paient en CUC (Viazul). Les uns ont la clim, les autres pas, les uns ont des sièges inclinables, les autres pas... Mais grâce à la Chine, les cubains ont désormais des bus tout neufs, made in China... mais toujours sans clim... Les russes les ont laissé tomber, mais les petits fils de Mao sont bel et bien là! Il en va de même pour les restaurants, les accés à internet... On découvre encore que les taxis sont également stratifiés: taxi pour les cubains, toujours en pesos, qu'on appelle les collectivos, ce sont ces belles américaines laissées là par leur propriétaire partis précipitamment pendant la révolution, et taxi pour les touristes (coco-taxi, bici-taxi, et taxi tout court!). On découvre enfin et surtout que les cubains sont accueillants, chaleureux, souriants et gentils. Oui gentils, simplement et sincèrement. A Cuba, le touriste est "priorité nationale". Seule source de revenu, le tourisme est donc assez vite devenu un business à part entière, et sous contrôle de l'Etat. Mais ce n'est pas ça qui rend les cubains accueillants. Ils sont comme ça, et ce malgré leurs conditions de vie assez difficiles: le rationnement (nourriture, savon, papier toilette...), les coupures d'électricité, le manque de médicaments, les logements gratuits mais totalement délabrés dans certains quartiers (plus d'une centaine de bâtiments s'effondre chaque année à la Havane). On y reste près de cinq jours avant de rejoindre Santi Spiritus. |
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Santa Clara
12 & 15 nov 2007
La route entre Camagüey et Santa Clara a été, une fois de plus, mouvementée. Cette fois nous sommes simplement tombés en panne et avons passé deux heures sur le bord de la route, au milieu de nulle part en regardant les pieds d’un des chauffeurs qui dépassaient de sous le bus… Il avait été récupérer une boite de conserve remplies d’écrous en tout genre, ce qui ne semblait guère rassurant… On se demandait ce qu’il valait mieux, rouler dans un bus réparé avec ça, ou bien dormir dans le bus en attendant le passage du prochain le lendemain ? Mais deux heures plus tard on a fini par repartir. Nous sommes donc arrivés très tard à Santa Clara, et avons trouvé la casa particular, que l’on avait repérée dans le lonely, déjà complète… On s’est donc rabattu sur une autre, beaucoup moins charmante, et au propriétaire quelque peu austère, en tous cas il dénotait par rapport à tous ses compatriotes croisés jusque là. Sa Casa était à son image, propre, et sans charme. Quoiqu’il en soit il nous a conseillé un petit paladares pas très loin, qui s’est avéré délicieux. Nous avons fini la soirée dans un bar où un groupe jouait, avec des musiciens de tous les âges, mais surtout d’un âge avancé. C’était de la musique traditionnelle cubaine… Une soirée vraiment super. Le lendemain, nous ne sommes pas restés plus tard que la matinée, et avons pris le bus direction Cienfuegos, sans panne ni problème cette fois. Nous avons quand même arpenté les rues du centre ville, découvert des écoliers et leur maîtresse venus chanter devant la caserne des pompiers, et les pompiers qui jouaient à la fausse alerte pour remercier les enfants.... Sirène, descente le long du tube, et... tentative de démarrage en trombe des camions... qui ont quand même fini par démarrer! Depuis Cienfuegos je suis retournée à Santa Clara en voiture particulière, pour prendre le temps cette fois d’aller voir le Mausolée du Che et le Musée du train, là où la révolution cubaine a basculé, grâce au Che. Journée assez émouvante, le Mausolée est plein d’objets et de photos et surtout il contient les dépouilles d’anciens révolutionnaires, et bien sûr celles d’Ernesto. Il y avait une ambiance particulière dans cette salle. J’avais un peu peur car je me suis retrouvée avec un (petit) groupe de touristes, alors que j’avais espéré être seule… Mais tout le monde semblait assez impressionné… et surtout silencieux. Bref, j’ai pu faire mon pèlerinage presque comme je l’avais imaginé.
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Cienfuegos
13/17 nov 2007
A Cienfuegos, fondée par les français, nous faisons la connaissance de Miguel, qui nous propose, dès la descente du bus, de nous accompagner à notre casa. On lui annonce qu'on veut aller à Punta Corda, tout au bout de la ville, avec nos sacs à dos énormes, et là on découvre qu'en fait de taxi, il est bici-taxi... Et que donc il pédale... On se sent un peu gêné, on demande si ça va aller, il dit que oui, alors on y va, et on charge.... On a eu de la peine pour lui, les rues sont des faux plats, les caniveaux de vrais fossés... croiser une route lui fait perdre tout son élan si il ne veut pas casser son vélo... Luc hésite à descendre pour l'aider à pousser... Mais notre Miguel est fier, il en chie, mais il gère! On fini par arriver à Punta Corda, et la casa que l'on convoitait est complète (on a l'habitude)... Pas grave, il n'y a que ça des casas à Punta Corda... Alors on les fait toutes, on visite, on hésite, et on finit par dire oui à Anna Maria, une petite dame un peu tordue, tout maigre, et avec un beau T-shirt rose. Sa maison coloniale (rose elle aussi) est complètement décrépie, la chambre aussi, mais c'est propre et avec beaucoup de charme malgré tout. Et surtout, la particularité des maisons à Punta Corda, c'est de toutes posséder des terrasses qui donnent directement sur la mer... Et avec un jardin.... un petit coin de paradis! Pour finir le séjour c'est plutôt idéal. Et oui, Luc doit repartir pour Toulouse dans trois jours... et moi je reste encore une semaine. Cienfuegos n'a rien d'exceptionnel, mais il y fait bon s'arrêter, et d'y prendre le temps. On marche beaucoup, on flâne, et surtout on découvre enfin « el mejor mojito de Cuba »! C'est dans le bar du club nautique, autant dire que l'on a peu de chance d'y croiser des cubains, sauf les demoiselles qui accompagnent les messieurs d'un certain âge... On y prend nos quartiers, dès la tombée de la nuit, pour y prendre un (deux..) mojitos, et y fumer un bon cigare, tout en regardant le soleil se coucher sur la baie... Le point de vue est paisible. Je pars une journée sur Santa Clara, en voiture, avec un ami de Miguel, pour rendre visite au Che et faire mon petit pèlerinage.... Le reste du temps je promène, seule ou avec Miguel qui me fait découvrir la ville, je vais à la piscine de l'hôtel d'à côté (la tempête a charrié beaucoup de choses dans la baie, et l'eau n'est pas très avenante). Je bouquine... Merci Monsieur Pennac d'avoir écrit Chagrin d'école.... Le soir je mange la langouste d'Anna Maria, avec ses bananes plantains..... Je prends le temps, je me pose.... |
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En Vrac...
Les chiens cubains sont petits et pas beaux
Les cubaines ont les mains baladeuses, même quand je suis là
Pour un cubain, si on a un petit ami mais qu’on n’est pas mariée, ça ne compte pas
Impossible de passer une journée seule à la plage sans se faire draguer plusieurs fois d’affilée voire en même temps
A Cuba, on recroise toujours des gens que l’on a vus dans un bus Viazul
A Cuba, pas tous les mojitos sont bons à boire
A Cuba, le Che est une icône, Fidel un obstacle
A Cuba, quand on vous annonce eau froide/eau chaude pour la douche, il faut comprendre eau glacée/eau bouillante
A Cuba, on mange du riz avec des patates : bouillies, frites ou sautées
A Cuba, pas la peine de penser maigrir, même si on passe une heure par jour sur les toilettes
A Cuba, tout ce qui a au moins deux roues roule, mais comment, ça c’est une autre histoire
A Cuba, dès qu’on entre quelque part, les gens mettent de la musique… forte
A Cuba, on écoute la télé très fort. Peut être pour les voisins qui n’en ont pas ?
A Cuba, on ne prononce pas les "s" à la fin des mots
A Cuba, un voyage sur deux avec Viazul prend au moins deux heures de retard
A Cuba, on me trouve mince… si si…. Quels dragueurs !
Anna-Maria, de Punta Corda à Cienfuegos, fait les meilleures langoustes grillées de la terre !
Estella, de Trinidad, fait le meilleur agneau confit !
Et à Santiago de Cuba, Noris fait le meilleur ragoût d’agneau!
A Cuba, on peut passer des heures dans son rocking chair à regarder le voisin assis en face, dans son rocking chair, qui se balance depuis des heures
A Cuba, même si le chauffeur a la clé de sa voiture, il ne l’utilise pas pour démarrer
A Cuba, les portières des voitures ne s’ouvrent jamais de l’extérieur
A Cuba, les vitres des voitures ne s’abaissent jamais, les poignées ont disparu
A Cuba, la clé des casas ne marche jamais du premier coup, ni du deuxième d’ailleurs
A Cuba, les systèmes de douche sont hors normes… de sécurité
A Cuba, le tourisme sexuel pratiqué par nos chers Occidentaux offre un spectacle assez glauque… sur la plage, dans les bars…
A Cuba, le touriste se déplace en groupe, comme partout d’ailleurs
Le cubain aime manger très salé, c’est dommage, surtout quand il n’y a pas d’eau dans le frigo de la casa
A Cuba, l’avocat est fondant et délicieux… je ne mangerai plus jamais d’avocat !!!
Avec Luc, on passe sans problème pour des cubains, tant qu’on cache sac à dos et appareil photo… Du coup on a pu faire un tour en carriole à cheval sans problème… ou dans des voitures particulières!
A Cuba, les cafards semblent tout droit sortis de MIB
A Cuba, quels que soient le boulot et la fonction, les femmes sont en mini-jupes, très mini mini
A Cuba, les essuies-glace des voitures ne marchent jamais quand il pleut
A Cuba, no es facil !
Rancho Luna
17/19 nov 2007
Rancho Luna est à une demie heure de route (en voiture) de Cienfuegos, au bord de la mer des Caraïbes. Il n'y a pas de commerce, juste quelques maisons, toutes récentes, et un petit hôtel. Un snack et un restaurant à côté de la plage, et c'est tout. Je dors dans une casa propre et simple, où j'ai été accueillie par Mylady et son beau sourire. Très discrète et serviable, on devient vite copine quand je lui dit que je peux manger plus tôt le soir pour qu'elle puisse prendre le bus de 20h au lieu de 21h. Elle me demande de rien dire à ses patrons, elle a l'air effrayée, je la rassure, on devient définitivement copines! Elle cuisine très bien, ses moros y christianos sont un vrai régal! Le seul problème c'est qu'il y en avait au moins pour 4 personnes! Je reste trois jours, à me poser à la plage, à bouquiner, à prendre le temps, et à dormir!!! Je fais la connaissance d'une prof de sport, Agnitet, et trois gars originaires de Santiago de Cuba, avec qui je passe deux heures à discuter, de tout, de rien, et de politique. Enfin c'est surtout un des gars qui se lance sur le sujet. Agnitet lui demandera de parler moins fort en jetant un coup d'oeil aux alentours... Je les retrouverai le jour de mon retour vers la Havane, à la gare routière de Cienfuegos. Elle est descendue du bus (Astro) pour venir m'embrasser, et me donner son adresse. C'était un beau moment. Seule au milieu de Cuba, et quelqu'un est content de me retrouver. Etrange sensation. Bien sûr je suis invitée à passer la voir si je repasse à Santiago, je dois d'ailleurs promettre que je repasserai à Santiago et que je reviendrai à Cuba.
Tous nous l'ont demandé, tous les gens que l'on a connus et chez qui l'on a dormi.
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El Malecon
31 oct/04 nov 2007
15 & 20/21 nov 2007
Le Malecon pourrait résumer à lui seul mon envie d'aller à Cuba! Pourquoi? Aucune idée, je ne l'avais vu que dans le film "Buena Vista Social Club"... Mon attirance pour les villes portuaires, ouvertes sur la mer... Une nostalgie de la Corniche à Marseille...? Certainement. Je m'y suis donc précipitée dès le premier matin, malgré la petite averse qui commençait (et qui s'est très vite arrêtée). La Casa de Carlos et Viviane n'était qu'à quelques pâtés de maison. La lumière était superbe, je descendais la rue encore trempée, le soleil filtrait à travers les nuages, et plus j'approchais, plus je voyais une lumière diffuse, comme embrumée... c'était bien lui! Et les vagues étaient également au rendez-vous, la totale! Il faut dire que mon arrivée à Cuba s'est faite au moment du cyclone Noël sur Haïti toute proche (et deux jours après la fin des grèves Air France...). La dépression était donc bien visible, et la houle très forte. Sur le Malecon, il n'y a pas grand chose à faire, si ce n'est l'arpenter tranquillement, en regardant croiser les portes containers et les pêcheurs, tout en prenant gare de ne pas se faire noyer par une vague énorme, à peine calmée par les nombreux brises lames. D'ailleurs la circulation est très souvent interdite sur la voie qui longe la digue! La partie du Malecon qui longe Centro Habana est en piteux état, mais en même temps très belle. On y devine de vieilles façades qui en leur temps devaient être très fières. Désormais, les arcades n'abritent plus que des portes condamnées, même si certains immeubles restent encore habités. Ce qui est loin de paraître évident lorsque l'on voit leur état. Je commence donc ma première journée ici (après une petite visite au marché d’où je repars avec des bananes que l’on m’a offertes!), à regarder les nombreux pêcheurs qui se regroupent en face du Fort, et qui semblent venir ici chaque jour. Ca discute, ça s'interpelle, ça se chambre... on se croirait à Marseille!!!! En fin d'après midi, en rentrant à la casa après une longue journée, je repasse par le Malecon. Impossible de prendre un autre chemin! En avançant j'entends de la musique, mais cette fois, il n'y a aucun bar aux alentours, et cette musique ne semble pas non plus provenir d'un poste. Plus j'avance et plus la musique devient forte. J'arrive devant une porte qui ressemble à une porte de cellule. Et à travers les barreaux je découvre un groupe en train de répéter... du jazz cubain. Ils ont tous entassés dans même pas 10 m², avec tous leurs instruments: guitare, basse, percussions, batterie, trompette, saxo, clavier. Ils me proposent de rentrer... après une petite hésitation je me dis pourquoi pas?! Je reste une heure et demie avec eux à les écouter, et discuter avec une jeune fille, sa petite soeur et des amis à eux (ainsi qu’avec un italien qui est là pour deux mois pour prendre des cours avec le percussionniste). Ils se trouvent dans une pièce située derrière. Je mets un bon moment à comprendre que ce doit être leur maison. Je devine en fait quand la mère rentre. Et me propose à boire, et à manger... Elle part dans un couloir et en ressort avec verre et jus de mangue, et des beignets. On dirait que leur appartement n’est qu’une enfilade de pièces sans fenêtres. La seule lumière qui rentre provient de la porte. Personne ne me connaît, et tout le monde est très sympa avec moi, veut savoir d'où je viens qui je suis, combien de temps je reste à Cuba.... Les musiciens sont vraiment excellents.... Ils veulent que je vienne avec Luc à leur concert qui aura lieu le lundi soir... mais le lundi on sera déjà parti.... dommage. Je rentre à la casa pour attendre Luc, la tête pleine d'images, et de musiques.... persuadée que je vais adorer ce voyage!!!!!!!!!!
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Trinidad
06/08 nov 2007
Trinidad est à une heure de route de Santi Spiritus. Le bus Viazul part à 5h du mat, alors on fait le trajet en voiture, avec un ami de Enrique et sa femme. Chose strictement interdite, si on se fait prendre, on risque juste de se retrouver au bord de la route, mais notre chauffeur et sa femme eux, risquent plus gros, et des ennuis avec la police. Mais, on le comprendra plus tard, on peut passer pour des cubains, donc le risque est pas "énorme". Il suffit juste de bien planquer nos sacs à dos dans le coffre, et les appareils photos dès qu'on aperçoit des flics sur le bord de la route. On traverse la Vallée de Los Ingenios (vallée des moulins à sucre) classée elle aussi à l'Unesco. Végétation très verte bien sûr, des palmiers royaux, des collines, des petites fermes...un délice pour les yeux. Tout le long du trajet qui dure une bonne heure, la femme du chauffeur semble tendue, on dirait qu'ils n'ont pas l'habitude de prendre des étrangers. Ils nous déposent discrètement dans le centre ville. On les retrouve peu après, et là ils sont beaucoup plus souriants, ils ne risquent plus rien à nous parler, et nous amènent même jusqu'à notre casa. Petit moment de doute puisqu'on leur avait soutenu avoir réservé car on ne voulait pas aller à l'adresse qu'Enrique nous avait donnée, celle d'un ami à lui. Nous avions trouvé dans le Lonely cette casa dans une maison coloniale très ancienne, alors on voulait tenter notre chance. Voilà donc notre chauffeur devant la porte, et qui sonne, annonçant fièrement au propriétaire de la casa "ce sont les gens qui arrivent de Santi Spiritus"... Flottement dans l'oeil du gars... Je reprends vite la main, en anglais, demandant si il a une chambre de libre, heureusement il dit oui! Mais la nuit suivante nous irons ailleurs car il n'avait qu'une chambre pour une seule nuit. Près de la gare routière on dégotte par le plus grand des hasards une autre casa, dans le même style colonial, avec des vieux meubles, des moulures, des hauts plafonds et des carreaux de ciment: chez Yrina et Chichi. Un peu moins luxueuse, mais tout aussi agréable. Nous passons donc deux jours et deux nuits à Trinidad. Ballades dans le centre ville historique, on tente d'éviter au maximum les jineteros qui veulent nous trouver chambre ou restaurant.... Une petite journée à Playa Ancon, juste à côté, manière de voir un peu ces fameuses plages dont tout le monde parle! Le soir, virée à la casa de la musica, chaque ville à la sienne. Toujours en plein air, et là par contre, il faut jouer des coudes pour trouver une table. Trinidad est bien plus touristique que Santi Spiritus! Trinidad vaut surtout pour son centre ville historique, entièrement rénovée, et classé lui aussi - décidemment - au patrimoine mondial de l'Unesco. On y trouve des ruelles pavées, interdites à la circulation, sauf pour les riverains, et des maisons colorées, du bleu, du vert, du rose, du jaune. On ne peut finir de parler de Trinidad sans recommander d'aller manger chez Estella, une paladares près de la plaza mayor. Un moment tout simplement délicieux, cuisine divine, cadre superbe... et c'est tellement copieux qu'on ne prend même pas de dessert. Les paladares sont des sortes de petits restaurants, tenus par des particuliers, chez eux, dans leur patio généralement. Ils n'ont pas le droit d'avoir plus de quelques tables, et ne peuvent servir de la langouste et du boeuf. Les restaurants d'état quant à eux proposent ces plats là, mais sont chers, et moins beaucoup moins chaleureux On a testé pour vous!.
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Santiago de Cuba
08/11 nov 2007
On arrive à Santiago de Cuba après plus de 12 heures de bus. Cette fois on était bien couverts... Le trajet a été interminable. Départ à 8h du mat deTrinidad. Arrivée à 21h à Santiago. Les chauffeurs ne s'arrêtaient que quelques minutes dans chacune des gares routières... pas même le temps d'une clope tranquille! Ils ont fini par créer une fronde chez les fumeurs du bus!!!! On en avait marre d'entendre "Beyamo" (pure retranscription phonétique:) mais qu'on avait vite compris vouloir dire "on y va!".... Mais on fini par deviner pourquoi ils ne voulaient pas perdre de temps.... Un peu à cause des inondations qui avaient frappé le sud de l'île (toujours à cause de l'ouragan Noël) et qui rendaient les routes (encore!) plus difficiles, mais surtout pour pouvoir aller dire bonjour aux copains et surtout aux copines... En effet, nous avons fait je ne sais combien de détours, de pauses, pour que ces messieurs aillent discuter, qui dans une maison, qui sur une terrasse... Le top a été lors du plein d'essence où tout le bus a pu constater à quel point l'un des chauffeurs connaissait bien la pompiste... et ce même si ils essayaient vainement de se cacher derrière la pompe... Un grand moment!!!! Un des fumeurs en a profité pour descendre acheter quelque chose à manger et a distribué ses biscuits dans tout le bus! Ah la solidarité des fumeurs... On arrive enfin à Santiago, on monte dans un taxi tout ce qui a de plus « inofficiel »! Deux mecs, une vieille américaine avec le bidon d'essence fixé sur le capot et un tuyau qui allait vers le moteur... On éteint nos clopes, c'est plus prudent! On arrive dans la rue d'une casa que l'on avait repérée, mais c'était complet... Pas grave il y en avait plusieurs dans la même rue. Au bout de trois tentatives on en trouve une avec une chambre de libre... Chez Noris et Pedro. Des gens adorables, un pur bonheur (et oui encore!). Petit patio verdoyant, chambre sans style, mais Noris est tellement adorable que cela ne compte pas! Une reine de la cuisine qui nous a mijoté des petits plats savoureux les trois soirs où nous avons dîné chez elle. Malgré notre arrivée tardive et la fatigue on décide quand même de sortir... pas loin de la casa on tombe sur un bar où il n'y a que des cubains. Musique live bien sûr, on décide de rentrer... Il faut payer, ils n'ont pas de monnaie mais nous la rendront plus tard... D'accord! Inutile de préciser combien nous avons été dévisagés dès notre entrée... Cela ne faisait pas plus de deux minutes que nous étions arrivés que j'étais déjà invitée par un vieux (de 72 ans!) pour danser une petite salsa, et que Luc s'est retrouvé avec deux pin-ups à peine majeures (quoique...), habillées à la mode locale et donc minimale, qui commençaient à aventurer leurs mains un peu partout.... Les danses s'enchaînent, je lutte avec les mains du vieux qui ont une fâcheuse tendance à s'attarder sur mes fesses, puis danse avec un rasta tout de blanc vêtu, très classe.... Et Luc est toujours aux mains des demoiselles et ça commence à me fatiguer.... Je quitte mon danseur, reprend ma place.... Le ton monte avec le serveur, qui en plus de la monnaie qu'il nous doit pour l'entrée, nous doit encore la monnaie des consommations.... Etant déjà bien énervée à cause de la greluche qui me regarde en souriant tout en laissant sa main posée nonchalamment sur Luc, je me rabats sur le pauvre serveur... I want my money back, and now! Il me répond tout sourire "take it easy"..... Oh putain! Je l'ai donc pris "très easy", avec le sourire... mais j'ai récupéré le fric, et laissé mistinguette se trouver un autre gus pour finir la nuit.... Je n'ai appris que le lendemain qu'elle avait proposé à Luc d'aller faire un tour dans la petite cour derrière..... On a frôlé l'incident diplomatique! Sinon Santiago est une ville attachante, avec une casa de la musica super, cadre agréable, musiciens excellents, mojitos délicieux. La ville est très escarpée, la visiter devient vite physique. On est retombé sur notre distributeur de biscuits et sa copine, des grecs, Yanis et Yana... Ca ne s'invente pas! On sympathise, passe une soirée avec eux, et nous leur proposons de passer une journée ensemble avec Pedrito, le fils de Noris, qui nous fait visiter Santiago et surtout le Castillo del Moro, ainsi que la super route qui nous ramène à Santiago. C'est à Yanis que l'on doit les supers photos « bisous-bisous » que vous trouverez en suivant le lien "Portraits". Une anecdote sur Santiago…. Minuit passée, on rentre à la casa, on est avec Yanis. Sur le trottoir, un gars avec un drôle de barbecue, il fait des sortes de pizza. Yanis en commande une, ça dure un peu, il discute avec Luc, et moi je me fait brancher par un vieux… Je parle deux mots d’espagnol, mais ça le dérange pas… on discute à bâtons rompus des langues justement, et de celles qui sont faciles, difficiles, qui se ressemblent, qui se ressemblent pas…. Quand est ce qu’elle est cuite cette pizza !!!!!!!!?
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Camagüey
11/12 nov 2007
La route entre Santiago de Cuba et Camagüey, a été quelque peu chaotique... Partis de Santiago tôt le matin, on a dû s'arrêter après à peine une grosse demie heure de trajet. Un des passagers, un peu étrange, n’ayant pas réussi à faire sa petite affaire dans les toilettes du bus, a obligé les chauffeurs à s’arrêter. Au début on a pensé, super une pause clope de rab… Mais ça a vite tourné au cauchemar…
Le fameux touriste a paisiblement traversé la route… pourquoi pas il y avait des arbres de l’autre côté… Sauf qu’il ne s’est pas arrêté et qu’il a continué à marcher… jusqu’à disparaître…. Les chauffeurs au départ râlaient de le voir partir, et puis ils ont fini par comprendre que le gars était quelque peu dérangé… Trop tard…. Une heure et demie après on était encore là, sur le bord de la route, avec une des passagères, une avocate cubaine, qui tentait de régler l’affaire depuis le téléphone portable du chauffeur, en appelant on ne sait qui… Ils avaient l’air drôlement ennuyé…. Perdre un touriste, un italien (un italiano locco !), c’est pas vraiment bien vu par le père Fidel et ses acolytes…
Finalement on est reparti sur Santiago, pour faire je ne sais quoi, et on a repris la route… Pour, quelques heures plus tard, tomber sur un méga embouteillage… créé par un bus de touristes qui s’était renversé…. Une grosse heure de plus à attendre que la grue arrive pour le dégager….
Ce voyage a été l’occasion de faire connaissance avec un belge, retraité depuis pas mal d’années, qui était avec nous dans le bus. A l’arrivée à Camagüey un ami l’attendait, et il nous a proposé de nous amener dans une casa. Why not ? L’ami en question, petite quarantaine, était à Cuba avec son fils, et chacun avait sa copine… Ils venaient tous les trois (avec notre retraité) très régulièrement et plusieurs fois par an à Cuba… On était dans du grand glauque… Mais au demeurant, il étaient très sympas, et nous ont amené dans la casa voisine de la leur, tenue justement par la cousine de leur tenancière…. Une histoire de famille quoi ! Nous voici donc arrivés chez William et Madelayne, un jeune couple qui venait tout juste d’ouvrir leur casa. Sans charme particulier, mais toute rénovée, avec une vraie douche avec robinet eau froide et eau chaude, le luxe ! Madelayne nous a préparé un vrai festin, avec des frites maison d’un autre monde…. Après le repas nous avons commencé à discuter avec eux, sur leur toit terrasse fort agréable… Première conversation politique. A la fois très intéressante mais frustrante à cause de notre vocabulaire trop limité… J’ai passé mon temps à regarder mon petit lexique… C’était laborieux, mais ils étaient patients, et heureux de discuter avec nous, de savoir comment c’était en France… Ils connaissaient notre cher Président…. Camagüey restera un grand moment : parler du système de la sécurité sociale française avec des cubains… ça a été quelque chose !
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Santi Spiritus
04/06 nov 2007
Santi Spiritus est une petite ville bien calme comparée à la Havane. Nous y passons deux jours après avoir quitté la Havane, l'occasion pour nous de découvrir les bus Viazul - réservés aux touristes et aux cubains pouvant payer en CUC - et leur climatisation proche du camion frigorifique. On découvre également, en prenant un verre à la "Casa de la Musica", que le pays s'arrête lors de la diffusion du feuilleton quotidien, vers 19h. Mauvais soap cubain mêlant intrigue, sexe et trahison conjugale, pour ce qu'on en a compris. Mais dès la fin du feuilleton, la vie reprend. On voit arriver tour à tour 3 groupes, rien que pour nous puisque nous sommes les seuls clients. Chacun avec leur style, chacun avec leur chanson, chacun différent. Et aucun ne nous a demandé le moindre CUC. Exception, car partout ailleurs, la coutume est de jouer deux morceaux, puis de faire la quête, et de s'arrêter une demi-heure, avant de reprendre. Mieux vaut prévoir d'avoir toujours de la monnaie sur soi, et toute petite... d'autant que c'est une autre des pénuries de l'île la monnaie...! C'est dans les rues de Santi Spiritus que l'on a rencontré Angel, qui tenait absolument à se faire photographier avec son coq, et à nous montrer sa maison, enfin la pièce unique où s'entassent pêle-mêle son vélo, son lit et des tas d'objets plus ou moins distinguables dans la pénombre qui y régnait. C'est également là que l'on fait notre premier repas en casa. Enrique et sa femme nous offrent une table délicieuse, et très copieuse. Et nous font connaître toute les manières de cuisiner le yucca. Santi Spiritus procure un bon avant goût de ce qui fait la réputation de Trinidad: des rues pavées, des façades colorées et très peu de circulation. Les touristes en moins, et ça c'est loin d'être négligeable, car même hors saison, les lieux touristiques restent... touristiques! * rabatteurs
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